Enseignement de l’orgue

Depuis le 19ème siècle, Cannes peut faire état d’une solide tradition en faveur de la formation des organistes et des musiciens des cultes – tradition issue de foyers extérieurs puisque les  pionniers sont venus d’ailleurs. Ils avaient pour nom Albert Frommer, Emile Stiegler (et son fils, Roger) et René Legeay.

Le premier d’entre eux était Albert Frommer (et cela jusqu’à plus ample information… la période 1850-1896 reste encore très floue…)

D’origine alsacienne, ancien élève de l’Ecole Niedermeyer, dès 1896 (année de sa nomination à Cannes), il forma de nombreux élèves d’orgue et de piano. Bénéficiant de connaissances étendues dans le milieu musical parisien, il invitait à sa tribune de grands solistes tels que Albert Mahaut, Marie-Joseph Erb, Marcel Dupré, Gaston Litaize et bien d’autres. Et tous ces musiciens, en même temps qu’un récital à Notre-Dame de Bon-Voyage, auditionnaient les élèves du maître cannois.

Parmi tous ces élèves, la postérité en retiendra deux : Christiane de Lisle et René Saorgin.

La première, propre fille d’Albert Frommer, épousa le diplomate Melchior de Lisle. Après avoir continué sa formation sous la direction de Louis Vierne, elle fut nommée organiste de choeur de Saint-Eustache, à Paris. On lui doit de multiples travaux musicaux tels que traduction de l’ouvrage de Schönberg “Le style et l’idée” (ed. Buchet-Chastel). Son salon  du boulevard Raspail fut un des hauts-lieux parisiens de la musique. Elle y recevait de grandes personnalités du monde artistique : de Maurice Duruflé jusqu’à Brigitte Engerer, en passant par Maurice Ravel et bien d’autres noms illustres.

Né à Cannes, René Saorgin s’illustra dans une belle carrière de concertiste international. Sa fameuse intégrale de Buxtehude demeure une référence ainsi que ses enregistrements de musique italienne. C’est à lui que l’on doit la resurrection du patrimoine des orgues historiques de l’ancien Comté de Nice. Professeur au Conservatoire de Nice, il a formé de nombreux élèves. Egalement organiste de Saint-Jean-Baptiste à Nice puis de la Cathédrale de Monaco, il y a institué les concerts d’orgues dominicaux pendant la saison estivale.

Les Stiegler sont aussi d’origine alsacienne. Nous ne savons encore rien sur la formation d’Emile Stiegler. Mais celle son fils, élève de Gigout au Conservatoire de Paris et assistant de Charles Tournemire à la tribune de Sainte-Clotilde, est bien connue. Tous deux formèrent plusieurs générations de cannois autour des instruments du Suquet et de l’Institut Stanislas.

A partir de 1956, c’est René Legeay qui reprit le flambeau de cette tradition. D’origine sarthoise, ancien élève du Chanoine Fauchard puis de l’Ecole Niedermeyer, il avait passé une grande partie de sa vie à l’ombre de la Cathédrale du Mans. Titulaire de l’instrument au splendide buffet, il fut notamment, l’organiste de Monseigneur Grente, de l’Académie française. C’est grâce à lui que l’on put entendre à Cannes de grands artistes tels que Pierre Cochereau (un peu manceau lui aussi, puisqu’il y avait été directeur du Conservatoire), Jean-Jacques Grünenwald, qui donnait un récital chaque année et ne manquait pas d’encourager les jeunes organistes cannois… et aussi, Philippe Lefebvre. De ce dernier, René Legeay fut le clairvoyant témoin des dons peu communs du jeune organiste de Roubaix et il ne manqua pas, par la suite, de lui ouvrir grandes les portes de sa tribune.

René Legeay fut également le premier professeur d’Henri Pourtau. Ce dernier poursuivit ensuite ses études musicales au Conservatoire de Nice auprès de René Saorgin et de Mario Vittoria avant d’être nommé organiste titulaire de Notre-Dame de Bon Voyage en 1980. C’est lui qui fonda notre Association des Amis de l’Orgue de Cannes en 1984 et qui en assure la direction artistique.

En 1984, également, Philippe Bender, chef permanent de l’Orchestre Régional Cannes-Provence-Côte d’Azur, désireux de créer une classe d’orgue au sein du Conservatoire de Cannes, en confia la réalisation à Henri Pourtau. C’est dans cette classe que des artistes aujourd’hui reconnus, tels que Stéphane Catalanotti, Rémi Farrugia, Jean-Cyrille Gandillet,  Charles-Henri Maulini ou Stéphan Nicolay ont accompli leurs premières armes….

Et la liste s’allonge au fil des ans…

Désirant s’inscrire dans cette tradition, notre Association, en plus des aides matérielles ponctuelles apporte aux étudiants, organise un nombre important d’activités
pédagogiques : cours individuels, master-classes, académies d’improvisation et d’interprétation, et, bientôt, la “Palme d’Orgue”, Concours International d’Orgue de la Ville de Cannes.

Les personnes intéressées peuvent prendre contact avec l’Association pour tout renseignement.

Il n’y a pas d’âge pour commencer….!

 

Premier récit pour Anaïs