Month: août, 2011

LES PLUS BEAUX AVE MARIA….. par Henri Pourtau

Il en faut pour tous les goûts ! Et faire plaisir est aussi le but des Amis de l’Orgue.

Alors, en ce 15 août 2011, des Magnificat luthériens en “tonus peregrinus” à la “Prière à Notre-Dame” de Boëllmann, en passant par les incontournables Ave Maria de Schubert, Gounod, Caccini etc… c’est la musique mariale tout entière qui sera à l’honneur. Une bonne occasion de redécouvrir des chefs-d’oeuvre éculés par une utilisation “pieusarde” pas toujours de très bon aloi, mais qui reprennent toute leur saveur sur les grandes orgues de Notre-Dame de Bon Voyage

 

 

PROGRAMME

André Raison
(1650-1719)
Offerte du 5ème ton sur le « Vive le Roy des Parisiens »
à son entrée à l’Hostel de Ville, le trentième de janvier 1687

Giulio Caccini
(1551-1618)
Ave Maria 

Johann Sebastian Bach
(1685-1750)
2 Chorals sur le Magnificat :
« Meine Seele erhebt des Herren” BWV 648
Fuga sopra il Magnificat BWV 733

Charles Gounod
(1818-1893)
Ave Maria 

Andrew Carter
(né en 1939)
Chanson de la Vierge pensive 

Louis-James-Alfred Lefébure-Wély
(1817-1869)
Pastorale & Sortie en Si bémol 

Franz Schubert
(1797-1828)
Ave Maria 

Léon Boëllmann
(1862-1897)
Suite Gothique
Choral-Introduction
Menuet Gothique
Prière à Notre-Dame
Toccata

 


L’HEURE D’ORGUE : Denis Comtet (Paris)

Denis Comtet

Pianiste, organiste, chef de chœur et chef d’orchestre,  Denis Comtet est né en 1970 à Versailles. Il étudie l’orgue au Conservatoire de Saint-Maur sous la direction de Gaston Litaize, et obtient ensuite  au Conservatoire National de Musique de Paris (CNSMDP) un Premier Prix d’orgue en 1989 et en 1993 un Premier Prix d’accompagnement à l’unanimité.

Titulaire du CA d’accompagnement, il enseigne cette discipline.

A Rome, auprès de Bruno Aprea, il se forme à la direction d’orchestre.

Denis Comtet se produit sur les principaux instruments de notre époque, tels Notre-Dame de Paris, Saint-Paul de Londres ou encore  Saint-Patrick à New York. Il  joue la 3ème symphonie avec orgue de Saint-Saëns dans les salles les plus renommées : Pleyel à Paris, Wiener Konzerthaus, Festival Hall à Londres, Carnegie Hall à New York ainsi que Suntory Hall à Tokyo.

Il enregistre de nombreux CD, parmi lesquels une monographie consacrée à André Fleury, un disque à deux orgues avec Olivier Latry,  la « prière pour nous autres charnels »  de Jehan Alain avec le Chœur de l’armée française ou encore les “Litanies à la vierge noire” de Poulenc avec le Choeur de chambre Accentus.

Il est régulièrement invité comme soliste ou clavier d’orchestre (piano, orgue, orgue hammond, clavecin, harmonium) par  les quatre ensembles musicaux  de Radio France : la Maîtrise, le Chœur, l’Orchestre Philharmonique et l’Orchestre National de France.  En musique de chambre, ses partenaires privilégiés sont Delphine Collot, Catherine Padaud, Antoine Curé, Cyril Dupuy , Paul Meyer et Christophe Boulier.

Il poursuit par ailleurs une carrière internationale de chef d’orchestre qui l’amène à diriger, entre autre, l’Orchestre National de Lille, l’Orchestre de l’Opéra de Rouen , l’orchestre National de Lettonie, l’orchestre de la radio de Baden-Baden et Freiburg, ou encore le Chœur de la radio de Stuttgart, le SWR Vocal Ensemble.

L’HEURE D’ORGUE : Dong-ill Shin (Corée)

L’organiste coréen Dong-ill Shin à Notre-Dame de Bon Voyage

Passage exceptionnel en France de l’organiste coréen Dong-ill Shin. Notre-Dame de Paris, Cathédrale de Chartres et Cannes.

Ce jeune artiste collectionne les grands prix internationaux : Tokyo, Prague, Saint-Albans… Mais c’est la France qui lui a décerné le plus prestigieux de tous : le “Grand Prix de Chartres” en 2006.

Partageant la plus grande partie de sa carrière entre Seoul, où il est professeur d’orgue à l’Université, et les Etats-Unis, ce grand artiste se produit cet été en France pour deux concerts exceptionnels à Notre-Dame de Paris et la Cathédrale de Chartres. Il a gentiment accepté de prendre part à nos Heures d’Orgues. Ménageons le meilleur accueil à cet immense artiste ! On peut consulter son site où il y a une magnifique version du B.A.C.H de Liszt :    http://concertartists.com/DIS.html

A dimanche !

Musicien des Cultes, un métier ? par Henri Pourtau

 

 

Même en ces temps d’effondrement des institutions, ils seront nombreux, ce dimanche encore à gravir l’escalier de orgue pour mettre leurs pas dans les traces de leurs ancêtres et y accomplir la même mission séculaire…. 

Ad Majorem Dei Gloria …! 

Car, c’est bien d’un apostolat qu’il s’agit !

Quelle flamme secrète habite donc tous ces serviteurs invisibles ?

Religion et Art ont, de tous temps, été pour les hommes des moyens d’accès vers l’Indicible.

L’organiste évolue simultanément en ces deux univers qui, pour lui, n’en font qu’un.

Musicien des cultes. Concertiste. Pédagogue, souvent. Avant que d’être un instrumentiste, l’organiste est d’abord un musicien. Il a de ce fait reçu, à un degré variable, un talent qu’il lui appartient de développer sa vie durant, comme il le peut, et en fonction de multiples paramètres.

Au concert, où la musique est vécue comme une fin en soi, il est un interprète. Au cours de la célébration, où la musique devient moyen, il devient, lui, un artisan.

Partenaire liturgique essentiel, il est réellement un imagier de la Parole. Maniant le plus immatériel et le plus fugace de tous les arts, il intervient pour aller au-delà des mots.

Par l’accompagnement, il ré-introduit l’Assemblée dans la dimension primordiale du Rythme et de l’Harmonie.

Par l’exécution, il met à la portée des fidèles les œuvres que l’homme a coutume de qualifier « immortelles » en les replaçant dans le contexte pour lequel elles ont été pensées.

Par le truchement de l’improvisation enfin, il prolonge l’enseignement de la chaire en soulignant tel ou tel aspect, il crée une atmosphère ou, tout simplement, il “fait entendre” le silence car il doit savoir s’effacer devant un silence « habité ».

De ce fait, l’organiste ne joue pas de son instrument à l’Office, mais c’est bien l’Office qu’il joue. Et cela dans l’écoute la plus scrupuleuse, la plus attentive. Et la plus respectueuse.

Il est une parcelle vivante de tous les artistes qui, au long des âges, ont œuvré au service de l’Eglise, les plus humbles comme les plus prestigieux.

Il est le Veilleur qui agit pour la dignité et l’élévation de la Communauté.

Les arcanes de son métier sont si subtils qu’il est souvent le seul à avoir un avis autorisé sur des questions qui ne peuvent que demeurer hermétiques à qui ne passe point la majeure partie de son temps à les creuser.

Son savoir-faire, sans cesse par lui-même reconsidéré à la seule lumière de ses doutes, sera d’autant plus riche et efficace, qu’un certain sens œcuménique lui permettra d’emprunter aux diverses confessions chrétiennes ce qu’elles ont donné de mieux en matière de musique.

De l’Eglise catholique il cultivera le sens de l’improvisation et la richesse de la modalité grégorienne. Des Eglises nées de la Réforme, il gardera la rigueur contrapuntique ainsi que la conception de l’orgue, moteur du chant de l’Assemblée. Enfin, de l’Eglise anglicane, il retiendra le sens de la noblesse et de la grandeur.

Rôle délicat mais exaltant, qui apporte à l’âme de celui qui l’exerce, de bien grandes joies.

Organiste ?

Une vie de discipline quotidienne. Une vie d’offices dominicaux, de casuels et de fêtes carillonnées.

Une vie à chanter la joie comme la peine…

Une vie à balbutier ce que l’on croit être les premiers mots de l’Indicible

Une vie à l’ombre des voûtes, à toute heure du jour ou de la nuit,  jusqu’à en connaître chaque gémissement, chaque silence…

Henri Pourtau

...le plus beau métier du monde MALGRÉ ÇA !